Le Centre National de la Musique (CNM) frappe fort avec son dernier rapport consacré à la figure de l’artiste-entrepreneur. Ce concept, qui semblait autrefois réservé à quelques artistes indépendants "DIY" (Do It Yourself), est aujourd’hui au cœur de la stratégie des labels, managers et institutions de la filière musicale. Ce document, fruit d’une année d’enquête, de témoignages d'artistes renommés (Fianso, Zaho de Sagazan, Rebeka Warrior, A'Salfo de Magic System), et d'analyses de chercheurs et chercheuses, propose une lecture nouvelle du métier d'artiste.
POURQUOI TOUT LE MONDE PARLE DE L'ARTISTE-ENTREPRENEUR
Mais pourquoi cette thématique agite-t-elle autant le secteur ? Parce que le modèle traditionnel de l’artiste-passif signé par un label est mort. Désormais, les artistes doivent se muer en entrepreneurs complets, capables de produire leurs titres, gérer leur image, mobiliser leurs fans et négocier avec les plateformes. Autonomie rime avec opportunité... mais aussi avec précarité et surcharge mentale.
Cet article vous propose de décrypter les grandes lignes du rapport du CNM, de comprendre les changements profonds dans la filière et d'analyser les conséquences pour les artistes et les professionnels. Plus qu’une simple tendance, ce modèle d’artiste-entrepreneur devient la nouvelle norme de l’industrie musicale.
LE MODÈLE TRADITIONNEL A VOLÉ EN ÉCLATS : PLACE À L'ARTISTE-ENTREPRENEUR
Autrefois, les maisons de disques faisaient tout : repérer les artistes, produire leurs albums, organiser leurs tournées et assurer leur promotion. Aujourd’hui, ce modèle n’existe plus. Les labels ne cherchent plus des "talents bruts" à polir, mais des artistes prêts à l’emploi, qui ont déjà fait leurs preuves sur les plateformes comme Spotify, YouTube ou TikTok.